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En finir avec le sionisme !
Nous pouvons maintenant résumer ici l’essentiel de notre argumentation sur le Sionisme et ses méfaits. Le sionisme dès le début, mais surtout après les années 1920, a été un outil de transformation progressif des Juifs en Palestine (pour l’aile militarisée du sionisme c’était clair dès la fin de la première guerre mondiale) de peuple humilié en peuple exploiteur, raciste et colonisateur. Comme l’écrit Rashid Khalidi (1) « si les juifs disent nous avons un lien avec ce pays depuis des milliers d’années, pourquoi les Palestiniens n’auraient - ils pas le droit de dire eux aussi qu’ils ont un lien historique avec cette terre ?… Il est clair qu’il y a des liens anciens entre le peuple juif, la religion juive, et Israël-Palestine. Mais nous les Arabes, nos villages, nos villes, notre civilisation, nos religions, notre présence ne comptent pour rien ? »
Dans cette phrase contenue, modérée qui convient à un colloque poli et universitaire, s’exprime en réalité une colère rentrée contre l’attitude des Juifs israéliens vis à vis des Arabes palestiniens.
C’est sous la plume d’Alain Joxe (2) que la description des faits est la plus forte : « Or le problème des Israéliens et des Palestiniens n’est pas un problème théologique mais un problème strictement local de décolonisation qu’une négociation solide avec aide internationale pourrait mener à bien. »
Bien entendu le gouvernement israélien (je devrais dire tous les gouvernements israéliens) montre depuis plus de 7 ans qu’il n’y a pour lui qu’une seule solution : pousser à chaque fois le « gouvernement » palestinien vers la rupture de la trêve et démontrer ainsi à l’opinion mondiale qu’il n’y a pas d’autres solutions que de lutter contre le « terrorisme » …
(1) Rencontres d’Averoès.
(2) Idem.
Nous avons montré dans cette étude qu’il n’y avait pas de différences quantitatives entre l’attitude « modérée » sioniste et celle brutale du Likoud et de l’extrême droite.
Par exemple nous avons vu que déjà en 1967, les Travaillistes promettaient la paix aux Palestiniens … alors qu’en occupant la Cisjordanie et la bande de Gaza conquises sur les armées arabes ils allaient encore et encore se créer de nouveaux problèmes. Mais il semble bien que les désirs profonds des plus radicaux soient qu’apparaissent sans cesse de nouvelles difficultés à surmonter, à vaincre. Ainsi même « l’homme de la paix » que fut Ytzhac Rabin, n’hésita pas, tout en entamant les pourparlers de paix avec les Palestiniens, à poursuivre l’œuvre de construction des colonies en Cisjordanie ! Toujours l’attitude des israéliens a été dans les négociations, de tenter d’imposer par la politique du fait accompli, leur volonté.
Il faut rejeter, s’opposer aux « propositions conciliatrices » apparentes qui visent en réalité à endormir et à créer des obstacles au peuple palestinien. Ainsi il convient de refuser de prendre pour argent comptant les affirmations de l’aile modérée du « gauchisme » israélien dont Ilan Greilsamer (correspondant du Monde Diplomatique en Israël) nous donne un exemple (1) : « L’impossibilité à trouver chez l’autre partie des interlocuteurs capables de percer une brèche dans le refus arabe, les revendications sionistes même les plus modestes étant irrecevables, même aux yeux des Arabes les plus modérés… Nombreux ont été les intellectuels sionistes-socialistes, qui ont très tôt
voulu multiplier les tentatives d’apaisement et de conciliation, tout en ne cédant rien sur l’édification de l’Etat Juif… »ainsi ce « tout en ne cédant rien sur l’édification de l’Etat juif », c’est-à-dire sans aucun doute le maintien des colonies en Cisjordanie, l’absence du droit au retour des réfugiés palestiniens, et le maintien des inégalités scandaleuses pour les citoyens arabes-israéliens, constituent la base intangible de la domination israélienne …
Le droit au retour est inaliénable, et constitue pourtant la pierre d’achoppement principale de toutes négociations ( à condition qu’elles aient lieu…).
Nous avons vu les propositions avancées dès 1967 par Maxime Rodinson et par Uri Avnery : on peut certes discuter des modalités du droit au retour, prévoir différentes étapes, accepter le dédommagement des victimes, mais on ne peut pas, il est impossible de dire « non » ! Et Ilan Greilsamer affirme que « D’un point de vue purement démographique, accepter le droit au retour c’est accepter la fin de l’Etat juif. » Cette simple phrase (qui prise en elle même est correcte) justifie toutes les mesures militaires prises en avril et mai 1948 pour chasser la population arabe de la Palestine ! Il est clair qu’Ilan Greilsamer justifie ainsi (sans doute involontairement) tous les massacres et toutes les mesures prises à l’époque pour chasser un maximum de Palestiniens de l’Etat d’Israël en création ! Et pourtant, dans la mesure où le problème demeure le même aujourd’hui il aurait mieux valu pour les Sionistes, d’un point de vue démographique, éviter de chasser une partie des populations arabes en 1948 (et aussi en 1967). Les Arabes qui ont quitté la Palestine ne représentaient que quelques centaines de milliers de personnes, ils sont aujourd’hui plus de 4.000.000 dont environ 1/3 croupissent dans les camps de réfugiés ( à Gaza, en Syrie , au Liban en Jordanie et en Cisjordanie ). De toute manière comme on dit vulgairement « les carottes sont cuites » : dans quelques dizaines d’années il y aura un basculement de la population au sein de l’Etat Juif.
1) Le Monde diplomatique.
De 23, 2 % en 2.002, de 26% en 2006, les non-Juifs doubleront d’ici 20 ou 30 ans : il sera alors grand temps d’abolir le concept même d’Etat Juif, et de le laïciser. (Au sens français). Mais évidemment les Palestiniens, ont attendu tellement longtemps, ont espéré tant de fois, qu’ils sont aujourd’hui dans un état de désespoir et de colère infinie.
Il existe depuis quelques années un gadget donné en pâture au peuple palestinien : officiel, pompeux et solennel. Il s’appelle « la feuille de route », et a été concocté par les Etats-Unis (avec l’accord du gouvernement israélien) puis avalisé par l’Union Européenne et la Russie. Ce document qualifié de « mort-né » par le « Canard Enchaîné » dès sa publication, semble donner les mêmes droits aux israéliens et aux Palestiniens, mais il s’agit en réalité d’un leurre, d’un faux semblant. La première condition imposée aux deux parties (considérées comme « égales » ce qui est un non sens), c’est que la violence et le terrorisme cessent, alors que l’Etat d’Israël ne cesse de multiplier depuis plus de sept ans sa propre violence, brutale, inhumaine, terroriste d’Etat, contre l’embryon d’Etat palestinien. Prenons en exemple ce morceau d’anthologie : « La direction palestinienne doit lutter effectivement contre le terrorisme et respecter les principes de démocratie et de liberté. » Que fait donc l’Etat israélien ? applique-t-il les principes de démocratie et de liberté ? l’occupation de l’embryon d’Etat palestinien par les troupes israéliennes laissant 10 % de libertés aux Palestiniens, l’entrée et le retrait permanents des troupes (les chars, les hélicoptères, les troupes d’assaut) sur le territoire palestinien, le confinement inextricable des frontières et la complexité incroyable des conditions de circulation pour les travailleurs palestiniens, pour les médecins, pour les ambulanciers, pour les enfants des écoles, les étudiants : voilà dans quelles conditions les Israéliens exigent des Palestiniens qu’ils respectent « les principes de démocratie et de liberté » ! Comment la société israélienne peut-elle se prévaloir des principes de « démocratie et de liberté » ? Souvenons nous ici en France de la guerre d’Algérie, de ce que nous avons vécu : mesures d’exceptions en octobre 1955 contre les « rappelés » ; après l’élection triomphale de la gauche en janvier 1956, (sur un programme de « paix en Algérie ») Guy Mollet le nouveau premier Ministre fait voter par la chambre (avec le soutien des communistes) les fameux « pouvoirs spéciaux » en mars 1956, la guerre en Algérie continue, ce sera 2 ans après le putsch des généraux et l’arrivée au pouvoir de de Gaulle qui, 4 ans après, entamera les négociations de paix : voilà le schéma auquel se raccrochent un certain nombre d’israéliens « de gauche », qui ont voté pour le Likoud pensant qu’il était mieux à même que la gauche (les travaillistes) d’appliquer (ou plutôt d’imposer aux Palestiniens) un plan de paix. Il semble toutefois que les conditions soient totalement différentes au Proche-Orient et que la paix sera essentiellement en Israël l’œuvre d’une véritable gauche, autre que le parti travailliste. Nous espérons (?) que cette vraie gauche verra un jour ( dans combien de temps ?) une perspective de paix se profiler … Mais revenons à la « feuille de route » : Dans la première phase … « les Palestiniens doivent procéder aux arrestations de ceux qui entendent poursuivre la violence et détruire les infrastructures des terroristes, notamment en confisquant leurs armes… ». Tout est à l’avenant. Ce sont par définition les Palestiniens qui doivent commencer, ensuite Israël « démantèlera ses implantations sauvages » ( devinez quelles sont les implantations qui ne sont pas « sauvages »). Le calendrier de cette feuille de déroute est déjà en retard de plusieurs années, et la politique menée actuellement par Ehud Olmert (dans la droite ligne de celle d’Ariel Sharon) qui consiste en permanence à l’assassinat par avions de militants (ou de supposés tels) du Hamas, le harcèlement militaire de Gaza ou d’autres lieux est l’aveu manifeste de la non volonté de paix des Israéliens. Ils sont en train d’appliquer à nouveau la politique traditionnelle qu’ils mènent depuis les années 94 – 95 : chaque seconde de gagnée pour le sionisme a une valeur ! (1)
La feuille de route est un alibi grossier pour les puissances dominantes, servant à masquer soit leur veulerie devant les actes du gouvernement israélien, soit leur accord avec la politique «anti-terroriste » de ce dernier, soit leur incapacité congénitale à intervenir dans ce conflit interminable.
Il existe un autre document c’est le pacte dit de Genève. Ouvre t-il de nouvelles perspectives ? Il semble à priori plus crédible que la feuille de route, mais il n’a aucune légitimité pour le moment. Etant donné l’enthousiasme dont font preuve un certain nombre d’intellectuels et d’hommes politiques à son égard, on serait tenté de croire à sa crédibilité. Cependant Michel Warschawski et Shiko Behar (2) donnent un autre son de cloche :
« Certains des participants israéliens les plus cyniques du processus de Genève savent parfaitement bien qu’il y a une contradiction explosive entre la lecture palestinienne de l’accord et la manière dont ils le vendent au public israélien. » Il faut savoir que le Parti Travailliste aujourd’hui est pratiquement mort. Amram Mitzna (3) ex-chef du Parti Travailliste, avec la démission des déçus du Parti Travailliste que sont Beilin et Yael Dayan (4), sont en train de former un nouveau Parti Social-Démocrate. Le Parti Travailliste s’est aligné sur la position du Likoud dans les domaines économiques et sociaux. Des parlementaires travaillistes comme les généraux Benjamin Ben Eliezer, Efraim Sneh et Dany Yatom sont probablement pires que certains députés du Likoud. Ils soulignent dans cet article que le vrai problème, (celui qui se pose depuis 1948) est d’exposer au peuple israélien et non à son « élite », les données franches du problème :
« Tout d’abord les Israéliens critiques doivent dire au public israélien que le conflit n’est pas le résultat du terrorisme palestinien ou du fanatisme, mais bien le résultat de la dépossession et de l’occupation israéliennes. La responsabilité d’Israël dans le conflit doit être établie par les Israéliens. »
(1) Une « conférence » a eu lieu en novembre 2007 sur la Palestine entre les Israéliens, les Etats-Unis et l’union européenne avec Mahmoud Abbas : Ehud Olmert signalera quelques jours avant qu’elle porterait sur des généralités ( Conférence d’Annapolis.) …
(2) Michel Warschawski est directeur de l’Alternative Information Center (AIC) organisation israélo- palestinienne dont Shiko Behar est le Vice-Président. ils publient leur position sur l’accord de Genève
(3) Amram Mitzna est né en 1945 dans un kibboutz. Il fut un des militaires les plus décorés lors de la guerre de 1967 ; à l’occasion de la première Intifada il a manifesté comme général dans les territoires occupés, une détermination et une dureté dans la répression qui ne laissaient rien à envier aux faucons. ; Il fut maire de Haïfa. Arrivé en tête du Parti Travailliste en nov. 2.002, il a démissionné 9 mois plus tard à la suite de la défaite du Parti Travailliste.
Yossi Beilin , ancien ministre israélien à la Justice ; il a été l’un des responsables des négociations secrètes d’oslo.
(4) Yael Dayan fille de Moshe Dayan est membre du parti Travailliste. A la Knesset, elle a été élue régulièrement sur des listes du Parti Travailliste. ( Signalons ici en passant que le Parti Travailliste malgré ses crimes et son attitude procoloniale est toujours membre de l’Internationale socialiste !)
Ensuite il convient de tenir l’engagement du départ des colonies de peuplement, et, point le plus important, de régler équitablement le droit au retour des réfugiés palestiniens :
« Enfin le droit au retour est un droit essentiel. Que certains palestiniens soient prêts à en faire un objet de négociation, prenant en considération les angoisses démographiques d’Israël, doit être compris comme une œuvre généreuse de plus de la part des Palestiniens. Les Israéliens critiques doivent demander à leurs concitoyens – y compris le groupe de Genève – comment ils s’y prendront pour demander aux Palestiniens de renoncer au droit au retour, avant qu’ Israël ait reconnu sa simple existence. Comme ce fut le cas avec les accords d’Oslo de 1993, dans les « accords de Genève » le contexte est bien loin d’être plus important que le texte, et c’est toujours comme ça quand l’opinion israélienne est concernée. » Autrement dit tant que les Israéliens ne s’engageront pas, dans un texte écrit et public, à retirer les colonies de peuplement et à accorder aux Palestiniens ( au niveau des principes au minimum ) le droit au retour, la situation continuera de pourrir. Il est absolument scandaleux que des intellectuels ou des hommes politiques français croient encore aujourd’hui que l’échec de Camp David a été l’œuvre d’un Palestinien fou et sanguinaire appelé Arafat ! les problèmes cruciaux demeurent toujours 59 ans après, la question du droit au retour des réfugiés palestiniens que ni la feuille de route ni non plus les accords de Genève ne prennent en compte, ainsi que la suppression de l’ensemble des colonies de peuplement.
il n’y aura pas de changement, car les jeunes Palestiniens n’ont plus rien à perdre : ils ont montré leur véritable détermination leur obstination ainsi que leur force !
« Les Etats-Unis se servent d’Israël comme d’une espèce de cobaye, non pour sauver ce pays mais pour l’utiliser. Et à mon avis les Israéliens vivent dans l’illusion lorsqu’ils pensent qu’au contraire ils utilisent habilement les Etats-Unis pour leur défense. » (1)
Enfin depuis avril 2006 les Etats-Unis et l’Union européenne ont démarré une politique habile mais qui à terme s’avérera douloureuse pour le peuple palestinien et les populations européennes et américaine : ils ont supprimé l’aide qu’ils apportaient au gouvernement palestinien ( 50.000.000 de dollars par mois pour les Etats-Unis et la même somme pour l’Union Européenne), depuis la victoire du Hamas aux élections du 26 janvier 2006, élections tenues par l’ensemble des observateurs occidentaux comme les plus démocratiques qui existent dans un pays arabe, et après qu’Israël ait lui même refusé de payer au gouvernement israélien le produit des droits de douane perçus, c’est - à - dire à nouveau 50.000.000 de dollars par mois ! Faisons le calcul : cela fait au total 150.000.000 de dollars par mois qu’a perdu l’autorité palestinienne soit 1 milliard 800 millions de dollars pour toute une année. Mais ce n’est pas tout : pour contrer le Hamas (2) il est tellement facile aujourd’hui pour les dirigeants américains de jouer le Fatah contre le Hamas ( avec évidemment le soutien de l’Union Européenne…)
(1) Rencontres d’Averroès
(2) Le Hamas parti religieux anti-sioniste devenu après les élections du 26 janvier un parti qui tient ses promesses pour les électeurs. Lire à ce sujet : Eric Hazan. Notes sur l’occupation. La Fabrique. 2.006.
Mahmoud Abbas qui était considéré il y a peu de temps comme le continuateur d’Arafat est devenu actuellement le chouchou des Américains : ah comme une guerre civile inter palestinienne serait belle aujourd’hui et ferait du bien aux Etats-Unis et à l’Europe !
Les Refuzniks.
Il y a aujourd’hui une nouvelle composante du conflit, ou plutôt de la guerre israélo-palestinienne, qui n’est pas entièrement nouvelle mais qui depuis peu a pris une dimension inquiétante pour les politiciens israéliens : les « Refuzniks ». (1) Dans le livre
de Ronit Chacham paru au début de l’année 2.004, on apprend à mieux connaître ces « Refuzniks ». Une dizaine d’entre eux sont interviewés et montrent par quel cheminement, parfois long, ils ont été amenés à refuser la sale guerre qu’on leur impose. Pour comprendre la nature de ce mouvement citons trois cas caractéristiques. Il y a d’abord Rami Kaplan (qui est commandant, c’est-à-dire le plus haut gradé des Refuzniks), qui décrit ainsi le processus dans lequel sont engagés les soldats israéliens : « Nos jugements moraux sont systématiquement entravés par une diversité de facteurs. Nous entretenons une idéologie qui présente l’Arabe comme un ennemi dégénéré, sournois, déshumanisé… On nous encourage à faire partie du gang… Personnellement je suis partisan d’un Etat qui serait celui de tout le peuple et ne se définirait pas selon la race et la nationalité. »On est frappé de retrouver dans la description faite des « Arabes », celle que nous entendions en France durant la guerre d’Algérie, de la part des partisans de l’Algérie Française et des militaires de carrière engagés depuis l’Indochine dans un processus inéluctable de décolonisation.
Toujours existe le besoin de réduire l’adversaire à moins que rien, de le déshumaniser…
Et il poursuit son raisonnement par cette phrase terrible pour la gauche israélienne :
« Les mouvements de gauche israéliens, du Parti Travailliste au Meretz en passant par le mouvement La Paix Maintenant n’ont jamais brandi le drapeau de la conscience, mais celui de l’utilitarisme. Plus l’occupation était bénéfique, moins on y opposait d’objections. » Ainsi outre l’accusation portée par Rami Kaplan contre la politique menée depuis toujours par les gouvernements israéliens, on trouve dans ce dernier extrait une accusation implacable contre la gauche qui n’a pour seul guide (sans doute au nom de « l’efficacité pragmatique ») que l’opportunisme, qualifié pour l’occasion de « pacifiste ».
Shamai Leibowitz, petit fils de Yesha’Ayahu Leibowitz, penseur religieux israélien et respecté par une partie de l’opinion, qui juste après la guerre de 1967 a supplié Israël d’abandonner les territoires et de mettre un terme à l’occupation de la terre d’un autre peuple, s’exprime ainsi :
« L’armée s’est servie de Palestiniens innocents comme boucliers humains. Ceux qui résistaient étaient abattus à bout portant. Et le plus répugnant dans tout cela c’est que la cour suprême a entériné les crimes de guerre. C’est pourquoi je suis favorable à l’idée de faire juger ses membres par le Tribunal Pénal International… De la même façon, les assassinats de Palestiniens par Israël pourraient faire l’objet d’un procès… Je compte sur les pilotes d’hélicoptères Apache et de F-16 pour refuser les ordres qu’on leur donne et réclamer un procès… »
(1) Ronit Chacham : « Rompre les rangs » - Fayard 2.003.
Enfin plus loin il déclare : « Soit on défend la démocratie jusqu’au bout soit on renonce à l’idée même d’un Etat Juif… Le principe d’un Etat Juif m’est cher, mais pas celui qui ressemblerait à l’Egypte de Pharaon… »
Cependant malgré cette vision forte, la conclusion ne manque pas d’ambiguïté : « Ce jour là (jour de la révolte des soldats, des professeurs, des rabbins, des intellectuels …) le régime d’occupation s’effondrera… Une société authentiquement juive, une société de justice, d’équité et de compassion apparaîtra. »On voit là le ton fort, passionné du plaidoyer de Shamai Leibowitz, mais en filigrane il reste une question mal réglée : celle du sionisme. Il est toujours difficile en Israël de s’afficher comme « anti-sioniste », et l’on comprend pourquoi. Cependant si on lit parfaitement les citations de tous les Refuzniks il est clair que l’Etat juif, (c’est-à-dire l’Etat raciste et colonial) doit être aboli.
Citons un troisième Refuznik, Ishay Rozen-Zvy , Sergent chef de réserve : « On n’a jamais emprunté le chemin de la paix. Les constructions dans les colonies n’ont jamais été interrompues. Bien au contraire elles n’ont fait que prospérer depuis Oslo. Jamais les Palestiniens n’ont eu d’authentique partenaire pour la paix. Un gouvernement qui parle de paix tout en continuant à créer des colonies dans les territoires occupés est soit idiot soit malhonnête…»Cette phrase résume tout ce que l’on peut raconter sur la « bonne volonté » des dirigeants palestiniens depuis Oslo et … depuis toujours, si on étudie sérieusement l’histoire du Sionisme et d’Israël. Citons enfin Uri Natan qui condamné en janvier 2006 à 28 jours de prison, en est à sa sixième condamnation et a déjà passé 98 jours en prison pour le même motif : « l’Etat veut m’enrôler dans son armée d’occupation contre une population civile qui résiste. Peu importe que sa résistance soit violente ou pas. Cela dure depuis trente huit ans. Cette politique d’occupation fondée sur les points de contrôle, les barrages militaires, les couvre-feux a ruiné l’économie palestinienne. Le niveau de pauvreté de la population a atteint une limite inacceptable … »
Que faire ?
La situation économique et sociale en Israël devient désastreuse en Israël : cette situation accompagnée comme partout dans le monde des mesures libérales néo-conservatricesva avoir inévitablement comme corollaire un éveil de la lutte des classes, que comme partout, les milieux sionistes vont essayer de noyer par leurs appels à la patrie, à la religion, etc. On peut escompter par conséquent davantage de conflits sociaux au sein de la société israélienne d’où pourraient (quand ?) émerger une force irrésistible conduisant d’une part vers la paix et d’autre part, changeant les règles de la société israélienne. (Accès égalitaire aux mêmes droits que les citoyens d’origine juive pour les citoyens israéliens d’origine non juive.)
Nous ne pouvons qu’espérer ces changements profonds en Israël. En attendant c’est sur la scène internationale que se joue l’avenir du peuple palestinien. Il faut dans tous les pays faire pression sur les gouvernements pour que des mesures concrètes soient prises : à commencer par le boycott des produits israéliens !(1)
(1) Le boycott a été récemment décidé par une Union de syndicats britanniques : il a également été décidé en Norvège. Dans différents pays d’Europe on continue à discuter du boycott …
Il faut obliger l’Union Européenne à prendre des mesures coercitives. Il faut absolument que l’Union Européenne retrouve le chemin de la justice et de la démocratie et qu’elle reprenne son aide au gouvernement palestinien interrompue depuis mars 2006. (1)
Il faut en même temps que l’Union européenne attaque le gouvernement américain et l’oblige lui aussi à reprendre le financement du gouvernement palestinien. Enfin il faut faire pression (cela serait si simple !) sur le gouvernement israélien pour qu’il rembourse les centaines de millions de dollars qu’il doit au gouvernement palestinien pour le remboursement des taxes perçues sur les produits qui passent en Palestine… Nous devons démontrer par tous les moyens à notre disposition au peuple israélien que la construction du mur de la honte, les destructions de milliers de maisons, l’absence de toute perspective véritable de paix (le droit au retour des réfugiés palestiniens) constituent dans leur ensemble l’obstacle véritable à la paix entre Israël et la Palestine.
Ce qui bien entendu ne pourra nullement empêcher tous les hommes libres et conscients sur cette terre d’exiger en Israël l’égalité des droits entre citoyens et la suppression de « l’Etat juif et démocratique » !
Oui il faudra bien supprimer cet Etat Hébraïque, théologien, et le remplacer par un Etat démocratique, véritablement laïque, où règnerait l’égalité absolue entre tous les citoyens quelle que soit leur origine : le droit au retour serait accordé aux citoyens palestiniens selon les méthodes examinées dans le cours de cet ouvrage : Israël, les Etats - Unis et l’Europe qui se sont opposés depuis 1948 à régler ce droit, contribueront, en plusieurs années, aux compensations exigées : celles ci pourraient être calculées de la même manière dont à été calculé en 2005 par Sharon le montant des dédommagements alloué aux colons de Gaza ! On considère qu’il existe aujourd’hui 250.000 familles victimes des expropriations de 1948 et 1967 . A chaque famille acceptant de revenir ou de rester à l’extérieur de la Palestine il sera versé une somme différente : disons deux fois plus pour celles qui ne reviendraient pas …
Il y aura beaucoup de Palestiniens qui reviendront mais sûrement pas tous, peut-être la moitié ou un bon tiers. En même temps il faut s’attendre au départ d’Israël d’au moins un million de Juifs qui, pour des raisons diverses mais liées à leur esprit colonial ne pourront s’empêcher de partir.
Ceci, c’est pour le long terme. Dans l’immédiat il nous faut lutter en Europe et en France contre une nouvelle forme de terreur qui est en train de s’imposer : la peur de voir s’installer au Proche-Orient les émules de Ben-Laden, qui s’appellent pour les néos-cons sarkozystes le Hezbollah, le Hamas et tous ces « terroristes cachés » dont on va nous reparler ! Il faut déclarer notre solidarité avec le Hamas, le Hezbollah, même si nous n’avons pas les mêmes idées que ces groupes qui luttent authentiquement pour la libération de leur pays et contre l’impérialisme américain et européen ! ( Il faudra ici rappeler à certains militants ce que signifie « soutien critique » aux organisations des peuples opprimés »). Honte aux collaborateurs de ces Messieurs qui s’appellent Mahmoud Abbas et ses serviteurs du Fatah. Que la honte s’abatte aussi et surtout sur l’Union européenne, et sur un gouvernement français qui s’aligne sur l’attitude coloniale-pétrolière des Etats-Unis au Proche et au Moyen –Orient ! (2)
(1)Cette aide aujourd’hui « devrait » (conditionnel absolu !) être reprise au compte gouttes … et profiter à l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas ! Au détriment du Hamas évidemment !
(2) En réalité tous les gouvernements français après de Gaulle se sont ralliés à Israël.
Comme il est curieux ainsi, plus de soixante ans après, de retrouver au premier rang en France le CRIF, continuateur de L’UGIF, dont on a vu au début de ce livre le caractère collaborationniste ( par lâcheté et/ou par Sionisme) durant la dernière guerre mondiale…
Il faut le plus vite possible en finir avec le Sionisme, c’est le souhait ardent des Palestiniens, c’est le souhait des Juifs qui dans tous les pays et en Israël même veulent la paix immédiate, c’est le souhait de tous les êtres humains épris de lumière ! (1)
Jean Baumgarten
(1) Avraham Burg, ex-président de la Knesset de 1999 à 2003 et ex-président de l’agence juive dans un entretien paru dans le quotidien Haaretz, définit l’Etat juif de « ghetto sioniste » : il a quitté Israël pour vivre en France et considère qu’il est temps de dénoncer la théorie de Théodor Hertzl. Il estime que la loi du retour ( pour les Juifs) doit être remise en cause : « c’est le miroir de l’image d’Hitler » … Quant à l’occupation de la Cisjordanie « c’est l’Anschluss… »
Signalons à ce propos que beaucoup d’intellectuels israéliens quittent Israël pensant qu’ils ne peuvent plus lutter contre un gouvernement réactionnaire et qu’ils n’ont plus de perspectives … Ainsi par exemple l’écrivaine Tanya Reinhardt qui partit il y a deux années et mourut à l’étranger.
Jean Baumgarten
Les Garrigues
les Beaumettes 84220
04 90 72 31 91
Éléments de biographie :
né en 1932 .
juin 1942 : déchire son étoile jaune à Paris ...
Part avec des amis de sa sœur en Normandie pour échapper aux rafles de juillet 1942. Septembre : rejoint son père à Grenoble ( occupée par les italiens) en traversant la ligne de démarcation avec quelques juifs et l’aide d’un paysan du sud-ouest.
Novembre 1942 adhère aux éclaireurs israélites ( troupe Trumpeldor ... )
septembre 1943 : les allemands chassent les Italiens: rafles chez les Juifs. Adhère aux Eclaireurs de France et crée sa première chanson à l'âge de 14 ans.
septembre 1947 : adhésion aux Auberges de la Jeunesse (MLAJ).
1948 : adhésion au MRJ ( Mouvement révolutionnaire de la Jeunesse - trotskiste) au lycée Condorcet à Paris où il débauche du PCF François de Massot ( fils de l’écrivain surréaliste) et Bernard Pimont, fait adhérer au MRJ Félix Guattari plus quelques autres... En même temps en 1949 - 1950 participe au "Groupe Spartacus " groupe théâtral des Auberges de la Jeunesse qui obtient en juillet 1950 le prix de la mise en scène au concours des jeunes compagnies ... Crée en 1952-1953 la première cellule trotskiste à Sciences Po avec notamment Jean Marie Vincent qu' il fait adhérer au PCI majoritaire.
1955 : diplôme de l'IEP de Paris - section économique (travaille jusqu'en décembre 1957 au centre de documentation de Sciences Po.)
1956 ( janvier ): adhésion à la Nouvelle Gauche où il participe avec Lequenne, Bleibtreu, J.M.Vincent et d’autres à la création d’une tendance de gauche. Membre du comité de rédaction de "Tribune marxiste".
Mars 1960 : à l’occasion de la création du PSU fait partie du Bureau fédéral de la RP en tant que membre de la tendance socialiste révolutionnaire. Font partie du même bureau: Michel Rocard, François Furet, Mireille Osmin ...
Participe en tant que membre du PSU aux évènements de mai 68.
1973 - 1974 crée une tendance au sein du PSU et participe à l’élimination du PSU du groupe Rocard en septembre 1974.
1976 : quitte le PSU qui se rabougrit et n’offre aucune ligne révolutionnaire ni écologique à ses militants.
1995 : adhère aux Verts puis les quitte en 2000.
1998 : adhère aux « Amis de Tribune socialiste » et fait partie du C.A.
2002 : adhère à la LCR qu’il quitte en 2005 ...
janvier 2009 adhère au NPA
Livres publiés :
1989 : « Raison et déraison du commerce » ( Delachaux et Niestlé.)
2001 : « Allergie française » ( L’Harmattan.) ( Pièce écrite en 1961 contre la guerre d’Algérie et pour l’indépendance de l’Algérie.)
2002 : « Un léger incident ferroviaire » récit autobiographique.( La Fabrique.) à partir d’une garde à vue de 23 heures !
2007: « Pâle Palestine » - Jeu dramatique. (Librairie " Résistances".)
A compte d’auteur :
1995 : « L’entrevue ou le jugement de dieu ».(Pièce sur Mitterrand et son passé d’extrême droite.)
2004 : « En finir avec le sionisme . » ( Épuisé )
2003 : Opérette satyrique : « Mais où est donc passé Ben Laden. » ( il crée 16 chansons, paroles et musique.)
A transmis à la SACEM :
une chanson écrite en 1949 ( "Martin est mort").
deux adaptations de chansons révolutionnaires espagnoles mises en français et publiées dans un disque de chants révolutionnaires édité depuis 1968 et repris il y a de nombreuses années par Harmonia Mundi ( "Chants révolutionnaires du monde".)
A réédité en 2003 un CD reprenant 11 titres de chants révolutionnaires :
- L'Internationale harmonisée par Pierre Barbaud sous forme de cantate et chantée par la chorale " Les camarades "
- Zimmerwald chantée par "les Camarades".
- l'appel du Komintern " " "
- Les survivants " " ".
- La chanson de Craonne : soliste Max Blin - chorale les camarades.
- Ceux d'Oviédo : chant révolutionnaire sur la guerre d'Espagne chanté par Simone Bartel
- "Clairvaux ", chanson anonyme recueillie par Jean Baumgarten, chantée par Lydia Kilian .
+ quatre chansons contre la Guerre du Viet-Nam créées par Jean Baumgarten:
- Jim and John
- Fille du Viet-Nam
- Comme l'écrit l'AFP.
- L'assistance américaine.
mars 2009 : envoie à la SACEM la chanson qu'il vient de créer : " Chanson pour Gaza".
A signaler aux lecteurs : l'existence de trois chansons contre la guerre d'Algérie dont deux écrites avant 1959 figurant dans le livre édité par l'Harmattan " Allergie française."
Enfin 16 chansons ( paroles et musique) dans le livre " Mais où est donc passé Ben LADEN .
D'autre part un nouveau livre vient de paraître :
" La servitude volontaire hier et aujourd'hui ". ( Librairie Résistances - 4 villa Compoint Paris 17 ème.)
En cours: un livre sur la crise mondiale. ( " l'ultime crise du capitalisme?" )