Alors même que Marwa El Sherbini évoquait à la barre le 1er juillet dernier comment elle avait été insultée par un homme parce qu'elle portait le voile alors qu'elle lui demandait s'il pouvait laisser son fils s'asseoir sur une balançoire, cet homme, un contrôleur de stock, a fait irruption et plongé 18 fois son couteau dans le corps de Marwa enceinte. Celle-ci s'est effondrée sur le sol du tribunal sous les yeux de son fils de 3 ans. Un policier allemand a tiré sur son mari, Elvi Ali Okaz, alors que ce dernier se précipitait vers la jeune femme pour tenter de la sauver. Okaz a ensuite été évacué d'urgence au service de soins intensifs de l'hôpital de Dresde. Les médias allemands se sont plus concentrés sur le problème de la sécurité dans les tribunaux que sur le motif raciste qui a poussé le meurtrier à agir de la sorte. Lors de ses funérailles à Alexandrie en Egypte, cette pharmacienne de 32 ans, est devenue pour des milliers de ses compatriotes et des personnalités politiques le symbole national d'une dénonciation de ce qui est perçu dans le monde musulman comme un mouvement croissant de persécution des Musulmans en Europe.
Sherbini, une ancienne championne nationale de handball, et son mari, Okaz, un ingénieur en génétique, vivaient en Allemagne depuis 2003, et projetaient de rentrer en Egypte à la fin de l'année. Sherbini attendait un autre enfant dont la naissance était prévue pour Janvier.
Le meurtrier, Alex W, originaire de Russie, avait été condamné en novembre dernier pour avoir insulté et violenté Sherbini, lui criant " terroriste" et "pute islamiste" lors de la rencontre dans le parc. il avait été condamné à payer 780 euros mais avait fait appel et comparaissait donc pour la deuxième fois devant le tribunal de Dresde. Comment il a pu rentrer dans le Tribunal armé d'un couteau, reste un mystère. En Allemagne, l'attitude complaisante de la chancelière Angela Merkel, qui n'a pas réagi avec fermeté et condamné une telle attaque raciste face à ce premier meurtre anti islamique, a choqué. Le porte parole du gouvernement allemand, Thomas Steg, a fait preuve de goujaterie en disant qu'il fallait d'abord élucider les circonstances du meurtre avant de condamner.
Pourtant, à l'évidence, cet acte était un acte raciste islamophobe : 18 coups de couteau, porté par un homme qui avait été condamné pour avoir insulté la victime quelques mois auparavant la traitant de "terroriste" et de "pute islamiste".
Parce que ce drame est arrivé quelques jours après que Sarkozy ait fait son discours sur la Burqa, de nombreux Egyptiens croient que la mort de Sherbini fait partie d'une tendance beaucoup plus grande s'étendant à toute l'Europe d'une intolérance croissante vis à vis des Musulmans. Abdel Azeem Hamad, éditeur du quotidien égyptien, al-Shorouk, a attribué l'indifférence des médias occidentaux au racisme affirmant que si Sherbini avait été Juive la tragédie aurait pris une toute autre dimension médiatique.
On peut d'ailleurs le constater en ce moment dans les médias français qui font leur une de l'affaire Fofana, auteur d'un crime odieux et crapuleux à fort relent antisémite, mais surtout motivé par l'argent. L'officine sioniste le CRIF, et ses antennes relais dont l'UEJF, sont entrain d'essayer de récupérer la mort effroyable d'Ilan Halimi et le procès de Fofana à des fins politiques, insatisfaits de l'insuffisance de couverture médiatique accordée à ce drame, l'affaire ayant été jugée à huit clos, certains inculpés étant mineurs à l'époque. Le CRIF a d'ailleurs demandé un nouveau procès, cette fois public, pour pouvoir étaler sa propagande sioniste dans les médias, à savoir faire l'amalgame antisémitisme antisionisme, et accuser à mots à peine voilés les "islamistes" de semer la "haine du Juif" chez les jeunes des banlieues déshéritées.
Concernant la montée du sentiment anti Islam en France, le CRIF, son approche communautariste ethnocentrique derrière lequel se profile le rejet de l'autre (le Goy = le non Juif) et son adhésion aveugle à la cause sioniste, font partie du problème. La question devrait être franchement posée sur le rôle que le CRIF joue dans l'importation du racisme sioniste anti musulman ici en France, personnifié par le ministre des affaires étrangères israélien, Avigdor Lieberman, que le CRIF jusqu'à présent s'est bien gardé de dénoncer pour ce qu'il est, à savoir un raciste fasciste anti musulman.